Si votre animal se gratte, se lèche excessivement, présente des rougeurs au niveau de sa peau ou sent mauvais, il souffre peut-être d’une maladie de la peau. Une consultation est nécessaire pour en identifier la cause : parasitisme externe (puces), infection bactérienne, champignons, ou maladie auto-immune comptent parmi des affections possibles.

Les puces

Très souvent sous-diagnostiquée, l’infestation par les puces est la cause No1 des affections de la peau chez nos compagnons.

Les puces sont-elles facilement visibles ?

En début d’infestation, il peut être difficile de déceler des puces sur votre animal, car elles sont passées maitres dans l’art de se cacher dans le pelage.

Différentes techniques sont possibles pour les mettre en évidence :

Technique No 1 : passez le peigne à puces, en particulier au niveau du dos et de la base de la queue et inspectez-le. Si vous récoltez de petits points noirs (crottes de puce), même en faible quantité, votre animal a des puces et nécessite un traitement.

Technique No 2 (plus sensible) : placez votre animal au-dessus d’un papier blanc et frottez vigoureusement pendant une minute son pelage afin de faire tomber d’éventuelles déjections de puces sur le papier. Inspectez ensuite votre papier. En cas de présence de petits points noirs, vous pouvez mouiller légèrement le papier. Attendez quelques minutes : si les points noirs correspondent vraiment à des déjections de puces, ils prendront une coloration rouge-rouille.

Ma maison est très propre, il ne peut donc pas y avoir de puces. Vrai ou faux ?

Absolument faux ! Les œufs et larves de puces sont résistantes aux désinfectants utilisés pour nettoyer nos maisons. Afin de les combattre dans l’environnement, il faut utiliser des produits insecticides et traiter TOUTE la maison. Une alternative consiste à nettoyer la maison de fond en comble à l’aide d’un nettoyeur vapeur à minimum 60°.

Votre animal peut ramasser des puces n’importe où dans son environnement, dans la nature, dans votre jardin ou par contact avec un animal infesté. Une fois que la puce est installée sur votre animal, et qu’elle a pris son repas de sang, elle pondra des œufs dans l’environnement, c’est-à-dire votre maison ! Une puce pond environ 50 œufs/jour - le calcul est vite fait !

Comment bien traiter mon animal contre les puces ?

Il existe foultitude de produits antipuces sur le marché. Pas toujours facile de s’y retrouver !

Afin de ne pas être déçu par un produit inefficace ou mal adapté à votre situation, privilégiez les produits vétérinaires et laissez-nous vous guider. Il existe de nombreuses formulations possibles : comprimés mensuels ou trimestriels, pipettes mensuelles ou trimestrielles ou les colliers (les plus économiques). Certains produits sont aussi efficaces contre les tiques ou les acariens provoquant la gale.

Ces produits nécessitent par contre une prescription par votre vétérinaire, votre animal doit donc être suivi à la clinique pour que nous puissions vous délivrer ces antiparasitaires.

Pourquoi faire de la prévention ?

Il est tentant de ne recourir aux anti-puces qu’une fois l’infestation présente. Il est déconseillé de le faire pour différentes raisons.

Le temps de vous rendre compte de la présence des puces, elles auront déjà eu le temps de se multiplier et de contaminer votre maison. Il faudra alors beaucoup plus de temps et d’effort pour les éradiquer complètement.

Votre animal aura également été piqué de nombreuses fois, risquant à terme une allergie aux piqûres de puces ainsi qu’une dermatite secondaire. En traitant régulièrement toute l’année, vous évitez tous ces désagréments.

La dermatite allergique aux piqûres de puces (DAPP)

C’est l'affection allergique la plus fréquente chez le chien et le chat. Les substances allergisantes sont contenues dans la salive de l'insecte. Seules quelques piqûres suffisent et l'animal sensibilisé l'est pour toute sa vie.

Les démangeaisons sont intenses et sont accompagnées de croutes et de dépilations sur le dos, les lombes et à la base de la queue. Le diagnostic de la DAPP n'est pas toujours aisé, car les puces, souvent en faible nombre, ne sont pas toujours décelables sur l'animal.

Le traitement consiste à éliminer les puces le plus rapidement possible, sur l'animal et dans l'environnement. Un traitement à base de corticoides ou des antibiotiques sont parfois prescrits.

Les allergies saisonnières

Si malgré un traitement antipuce rigoureux, votre compagnon se gratte, se lèche les pattes incessamment, avec une coloration brunâtre des poils au niveau de l’extrémité des pattes ou développe fréquemment des otites, il est peut-être sujet à l’atopie.

Tout comme certaines personnes souffrant de rhumes des foins ou des allergies aux acariens, il en est de même pour nos animaux, sauf que l’allergie se manifeste avant tout au niveau cutané, alors que l’homme développe surtout des rhinites.

Pourquoi mon chien est-il allergique alors que d’autres chiens n’ont jamais ce problème ?

La dermatite atopique est une forme d’allergie d’origine génétique, qui entraine une sensibilisation anormale de la peau à des substances présentes dans l’environnement de l’animal, le plus souvent les pollens et/ou les acariens.

Les gênes du chien étant les principaux responsables de cette pathologie, il est déconseillé de mettre à la reproduction votre chien s’il présente des allergies. La sélection pratiquée par des éleveurs peu scrupuleux ou tout simplement mal informés, a malheureusement rendu plus courantes les atopies dans la population canine.

Certaines races, telles que les West Highland White terrier, le Labrador ou le Yorkshire terrier sont tout particulièrement prédisposés.

Comment savoir à quoi est allergique mon chien ?

Un examen clinique par votre vétérinaire permettra dans un premier temps de poser le diagnostic d’atopie. Des tests intradermiques cutanés ou une prise de sang peuvent ensuite nous aider à déterminer le ou les allergènes en cause.

Est-ce qu’il existe des traitements efficaces pour soulager mon chien ?

La dermatite atopique est malheureusement incurable, et une prise en charge à long terme avec accompagnement par votre vétérinaire sera nécessaire. La bonne nouvelle est qu’il existe de nombreux traitements permettant de soulager votre compagnon :

  • Les antibiotiques pour le traitement des infections secondaires.
  • Des médicaments (comprimés ou injectables) qui permettent de soulager les démangeaisons en période de crise.
  • Des shampoings ou mousses sans rinçage pour apaiser la peau et réduire l’inflammation et traiter les champignons.
  • La désensibilisation : réduction des symptômes dans la plupart des cas, mais met 6-12 mois avant d’être efficace.
  • Acides gras essentiels dans la nourriture pour réduire le seuil des démangeaisons, il existe des aliments pour chiens qui sont déjà supplémentés.

Mon chien est allergique aux pollens, pourquoi dois-je le traiter contre les puces toute l’année ?

Il est indispensable de traiter votre chien et tous les autres animaux de la famille avec des antipuces efficaces toute l’année, car les démangeaisons provoquées par les puces sont très fréquentes et se surajoutent au problème d’allergie, aggravant les symptômes.

Il est inévitable que votre animal ramasse à un moment ou un autre des puces de son environnement, sauf s’il est traité ! Privilégiez les antiparasitaires par voie orale, car les soins locaux fréquents peuvent altérer l’efficacité des pipettes.

On dit que c’est mauvais de laver fréquemment son chien, est-ce vrai ?

C’est faux dans le cas où votre animal souffre d’atopies, car les shampoings feront partie de ses traitements. Laver son animal fréquemment avec un shampoing antiallergique permet d’éliminer les allergènes et de restaurer la barrière cutanée, rendant la peau moins perméable à ces derniers.

Mon chien souffre d’atopie et nécessite souvent des traitements antibiotiques. Pourquoi ?

Malheureusement les infections bactériennes secondaires sont très fréquentes chez les animaux atopiques.

En effet la peau enflammée est beaucoup plus sujette à des prolifération bactériennes ou de levures. De plus, les léchages et grattages créent des micro-lésions de la peau, qui permettent la pénétration de germes. C’est pour cette raison que les antibiotiques sont souvent nécessaires.

La prévention

Si vous voulez éviter bien des désagréments à votre toutou ou matou, et que vous connaissez le mois où débutent généralement les symptômes, prenez de l’avance ! Optez pour une consultation préventive. Il existe différentes manières de prévenir les crises :

  • Lavez votre animal au moins une fois par semaine avec un shampoing antiallergique afin d’éliminer les allergènes et restaurer la barrière cutanée.
  • N’interrompez jamais son traitement antipuce et utilisez des produits recommandés par un vétérinaire.
  • Commencez un traitement contre les démangeaisons sous forme de comprimés ou d’injections mensuelles, que vous maintiendrez pendant toute la période critique (nécessitera d’abord une consultation). Une molécule efficace, qui ne contient pas de corticoïdes, est désormais disponible. Des injections mensuelles d’anticorps monoclonaux sont également très efficaces.
  • Les suppléments d’acides gras essentiels dans la nourriture (sachets ou gélules) permettent de diminuer de manière naturelle le seuil des démangeaisons. Il existe même des croquettes spécifiques contenant déjà ces éléments, pour les animaux qui prennent difficilement les comprimés.

La teigne

Très très contagieuse, laborieuse à éliminer, mais heureusement sans gravité, la teigne porte fort bien son nom ! Ce petit champignon microscopique ou dermatophyte est fort méconnu par le public et mérite quelques explications. Il peut affecter toutes les espèces à poils, mais c’est le chat qui en fait le plus souvent les frais.

Comment mon animal attrape-t-il la teigne ?

La teigne se propage par des spores, qui se trouvent dans les poils de nos amis les bêtes. Votre matou ou toutou peut donc attraper la teigne à travers des brosses de toilettage ou par contact direct avec un autre animal ou ses poils.

De plus, certains animaux, surtout les chats, peuvent être porteurs asymptomatiques. Les animaux immunodéprimés (chat FIV positif par exemple), très jeunes, infestés de vers ou carencés sont plus susceptibles de développer la maladie.

Et… cerise sur le gâteau : cette maladie est contagieuse pour l’homme !

Comment diagnostique-t-on la teigne ?

Cette maladie est parfois embêtante à diagnostiquer, mais l’examen de l’animal nous donne quand même certains indices : dépilations rondes crouteuses au milieu et qui ne provoquent pas de démangeaisons.

Pour confirmer, on peut passer l’animal sous la lampe de Wood, qui met en évidence par fluorescence certaines familles de teigne (mais pas toutes !).

Le diagnostic définitif passe par un test ou des cultures. Les tests présentent l’avantage d’être rapides (résultat en 20 minutes) et sont très fiables. Les cultures permettent d’identifier le type de teigne mais présentent l’inconvénient de mettre jusqu’à 4 semaines à pousser.

Et le traitement, Docteur ?

Il faut traiter l’animal ET l’environnement.

Traitement de l’animal passe par l’application de solutions cutanées sans rinçage. Ces traitements sont complétés par l’administration de comprimés ou médicaments sous forme liquide à faire avaler pendant plusieurs semaines. Le traitement de la teigne est long.

Pour les individus les plus poilus, la tonte est conseillée !

Le traitement de l’environnement nécessite la mise en place de fumigènes antifongiques, le lavage à très haute température des couvertures. Mieux vaut jeter l’arbre à chat, trop difficile à nettoyer et responsable de récidives.

Il existe des solutions fongicides à vaporiser ou diluer dans de l’eau pour laver le sol.

Aspirez régulièrement le sol et passez à l’antifongique les sacs avant de jeter ou brûlez si possible les sacs d’aspirateur.